Atelier de formation des comités provinciaux des coopératives multipartites soutenues par le rojet FIPP
Du 4 au 5 septembre 2024, le BLTP a organisé dans le cadre du projet FIPP (Foundations for Inclusive and Peaceful Politics) [Fondation pour une politique inclusive et pacifique] un atelier de formation des comités provinciaux des dix coopératives multipartites soutenues par le projet sur la gestion d’une coopérative.
Cet atelier facilité par le Directeur Général d’ANACOOP (Agence Nationale de Promotion et de Régulation des Sociétés Coopératives au Burundi), Monsieur NDAYIKEJE Evrard, a réuni quarante jeunes membres des comités provinciaux des dix coopératives, à raison de quatre personnes par coopérative.
Ces jeunes accompagnés par le BLTP jusqu’en 2022 à travers le projet « YOUTH LAB (Leaders politiques pour l’Avenir du Burundi) dont un des objectifs était de prévenir les conflits électoraux et suivis aujourd’hui à travers le projet FIPP, avaient été formés sur les modules suivants : i) Leadership Politique et Egalité des sexes, ii) Démocratie, Bonne Gouvernance et Citoyenneté, iii) Dialogue, Communication non violente, Plaidoyer et Lobbying, iv) Entrepreneuriat des jeunes. Après ces formations et avec l’appui du BLTP, ces jeunes se sont organisés en coopératives multipartites pour mener ensemble des activités de développement.
Le tableau ci-dessous montre les coopératives représentées dans l’atelier selon les provinces dans lesquelles elles sont implantées :
L’ouverture de l’atelier a été assurée par Madame Kamariza Odette qui a représenté le Ministere de l'Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique. Toutefois, avant son intervention, Monsieur Nininahazwe Samuel, conseiller socioéconomique du Gouverneur de Gitega, a pris la parole pour accueillir les participants, suivi par Monsieur Nduwayo Célestin, qui a pris la parole au nom des coopératives invitées pour retracer leur parcours en mettant l’accent sur les forces et faiblesses, opportunités et menaces auxquelles elles font face.
Après l’ouverture de l’atelier, le Directeur Général de l’ANACOOP qui facilitait l’atelier a commencé son travail en parlant des principaux points qui allaient les occuper durant les deux jours de formation. L’atelier était articulé autour des principaux points suivants : i) qu’est-ce qu’une coopérative, ii) organisation d’une coopérative, iii) étape de création d’une coopérative, iv) gestion administrative d’une coopérative, et v) contrôle interne dans une coopérative. Le facilitateur a développé en détail ces différents points tout en insistant sur les particularités d’une coopérative par rapport aux autres entreprises publiques ou privées.
Il leur a ainsi montré que les coopératives ont des formes d’organisation et de gestion qui présentent des caractéristiques qui les distinguent des autres types d’entreprises. A la différence de ce qui se fait dans les sociétés capitalistes, la prise de décision dans une coopérative est fondée sur le principe « un membre, une voix. Les membres ont des droits égaux, quel que soit leur pouvoir économique et les contributions financières. Il a aussi précisé qu’à la différence de sociétés privées capitalistes dont le but est de maximiser le profit de ses propriétaires sans forcément avoir de contraintes moraux, le fonctionnement d’une coopérative est basé sur des principes comme l’entraide, l’équité, la solidarité, la responsabilité sociale etc. Après avoir insisté sur d’autres différences entre une entreprise privée capitalistes et une coopérative, le facilitateur a montré aux participants que malgré son objectif « social », la coopérative doit répondre à certains objectifs d’ordre économiques communs exigibles pour tout type d’entreprise, à savoir des objectifs de rentabilité financière. Il leur a montré que la création d’une coopérative n’échappe pas à la rigueur entrepreneuriale et exige une étude de faisabilité qui doit être complétée par l’élaboration d’un plan d’affaires. Il a ajouté qu’une fois la coopérative créée, tout projet doit être précédé d’un plan d’action bien détaillé pour éviter des tâtonnements qui pourraient être préjudiciables à la coopérative et que sans ces précautions, il serait difficile à la coopérative de prospérer.
Le facilitateur a terminé le premier jour de l’atelier en donnant aux participants des conseils qui leur permettront à l’avenir de mieux gérer leurs coopératives et de régler certains litiges qui pourraient survenir. Il leur a montré que les coopératives échouent le plus souvent à cause du caractère égocentrique de certains coopérateurs qui veulent toujours tout contrôler et bénéficier de tout ce qui est produit alors qu’ils ne contribuent pas comme il se doit dans les activités de production. Il a insisté sur le fait que certains coopérateurs veulent profiter du caractère social de la coopérative et en exigeants de recevoir des parts provenant des intérêts/bénéfices qu’ils n’ont pas contribué à générer. Pour éviter cela, il leur a conseillé de tenir impérativement un registre des présences pour montrer preuve à l’appui qui se présente et qui ne se présente pas aux différentes activités organisées par la coopérative et ainsi pouvoir faire face à certaines réclamations malhonnêtes. Il leur a aussi fait remarquer que certaines coopératives font faillite avant de démarrer les activités parce qu’ils puisent dans le capital initial provenant des cotisations des membres pour engager des dépenses qui n’ont rien à voir avec la production et l’acquisition du capital physique. Il leur a alors conseillé de bien réfléchir sur le besoin d’engager des dépenses liées à la location des bureaux, payement des salaires, frais d’organisation de réunions (déplacement, rafraichissement, location salle, etc.), etc.
Pour terminer, le facilitateur a rappelé aux coopérateurs que l’ANACOOP est une Agence de Promotion et de Régulation des Sociétés Coopératives et qu’il ne remplace aucunement la justice ou des institutions qui interviennent en fonction du secteur d’activités des coopératives comme l’OBM (Office Burundais des Mines) pour les coopératives qui évoluent dans le secteur des mines, l’ODECA (L'Office pour le Développement du Café du Burundi) pour les producteurs de café ; l’OBR (Office Burundais des recettes) pour ceux qui doivent payer certains impôts et taxes etc.
Le deuxième jour a été réservé aux exercices d’application pour mettre en pratique les théories sur la gestion des coopératives enseignées le premier jour. Ces exercices ont été corrigés en plénière et les participants en ont profité pour poser des questions sur certaines études de cas qui avaient servi de base pour les exercices.
A la fin de l’atelier, le chargé de programme au BLTP, Monsieur Emmanuel Nintunze a pris la parole pour prodiguer quelques conseils aux participants. Il leur a demandé d’appliquer les leçons apprises à la gestion de leurs coopératives et d’exploiter les conseils reçus pour régler à l’interne les litiges qui pourraient survenir.