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Atelier de sensibilisation du public en faveur de la lutte contre les violences numériques faites aux femmes et aux filles

Comme chaque année, le Burundi à travers le Ministère ayant l’égalité des genres dans ses attributions, s’associe aux autres nations et à certaines organisations tant nationales qu’internationales pour mener la campagne des 16 jours d’activisme contre les Violences Basées sur le Genre (VBG). Le BLTP comme il l’habitude de le faire s’est encore joint cette année audit pour la sensibilisation en faveur de la lutte contre ce fléau et pour 2025, le thème proposé est : « Unissons-nous pour mettre fin aux violences numériques faites aux femmes et aux filles ».

  

Dans le cadre de cette campagne, l’ASBL avec l’appui financier de NIMD à travers le projet ARPOG a organisé le 05/12/2025 un atelier d’une journée pour sensibiliser le public en faveur de la lutte contre les violences numériques faites aux femmes et aux filles. Différents acteurs issus de différentes organisations et institutions ont participé à cette atelier, notamment les Présidentes des ligues des femmes des 20 partis politiques cibles du projet, des représentants des OSC qui travaillent dans le domaine des droits des femmes et des jeunes filles, particulièrement en matière des VBG, les cadres du Ministère de la Justice, des Droits de la personne Humaine et du genre, du Ministère en charge de la Jeunesse, du ministère en charge de l’intérieur et les Responsables des groupements multipartites encadrés par le BLTP.

Après l’installation des participants, la Représentante Légale du BLTP, Madame Bununagi Clémence, est intervenue pour accueillir les participants et leur présenter le cadrage de l’activité, notamment l’objectif de l’atelier, le contexte de son organisation, les résultats attendus, etc. Après l’intervention de la Représentante Légale, Monsieur Parfait HATUNGIMANA, Assistant du Ministre de la Justice, des Droits de la personne humaine et du Genre a pris la parole pour procéder à l’ouverture de l’atelier. Dans son discours, il a insisté sur le fait que les violences numériques faites aux femmes et filles (VNFFf) sont une préoccupation pour le monde entier, le Burundi y compris. Il a précisé que les VNFFf sont une réalité au Burundi et que le Gouvernement s’est engagé à les combattre en mettant en place des mesures (à l’instar de loi n°1/09 de 2021) visant la prévention et la répression des VNFFf. Il en a profité pour remercier le BLTP et d’autres organisations qui se sont engagées à soutenir le Gouvernement dans ses efforts de lutte contre les VSBG.

Après ces préliminaires, le facilitateur en la personne de Monsieur l’Abbé Dieudonné Niyibizi a pris le relais pour faire sa présentation. Dans cette dernière, il a insisté sur le fait que pour une meilleure compréhension des violences numériques et des moyens de les combattre, il faut connaitre les différents types de violences numériques et les conséquences qui y sont associées. Il a illustré ses propos par des exemples concrets et variés qui lui ont permis de montrer les conséquences des violences numériques sur les victimes et sur la société.

Pour se protéger, il a invité les participants à mieux maitriser leurs outils numériques, surtout leurs téléphones, à éviter de se prendre en photo ou en vidéo dans des situations qui exposent leur intimité, de trop exposer leur vie privée en public, de limiter les données personnelles publiées sur les réseaux sociaux, de refuser les demandes d’amis émanant de personnes inconnues, de résister aux demandes de photos et vidéos, etc. Il a aussi encouragé les victimes à ne pas hésiter à dénoncer les harceleurs numériques et à les bloquer définitivement de leurs comptes whatsapp, facebook, instagram, etc. Il a rappelé aux participants que les infractions numériques sont punies par la loi burundaise n°1/09 de 2021, en insistant particulièrement sur certains articles pertinent notamment les articles 28 et 43. Pour terminer, il a conseillé aux participants de soutenir les victimes des violences numériques, leur rappelant tout le monde peut en être victime.

Après son exposé, le facilitateur a ouvert un espace aux échanges, permettant ainsi aux participants de poser des questions et/ou de donner leurs contributions.

Les échanges ont révélé que la plus part des participants ont découverts des aspects de ce phénomène qu’ils ignoraient. Ainsi par exemple, Jean de Dieu Bamporubusa, de la coopérative Dukure mw’iterambere a reconnu avoir beaucoup appris et s’est engagé a partagé les connaissances acquises grâce à la formation aux autres membres de sa coopérative.

D’autres participants ont déploré le fait que les victimes des violences numérique préfèrent le plus souvent approcher l’auteur pour un règlement à l’amiable au lieu de porter leur cas devant la justice. Pour Madame Niyongere Jeanne d’Arc du VSLA Mukenyezi Kerebuka, cela est dû au fait que les victimes ne souhaitent pas que leur situation soit encore plus virale sur les réseaux sociaux qu’elle ne l’était avant et souhaitent que le public oublie au plus vite leur situation. Pour elle, cela est d’autant plus décourageant pour les victimes que les procès sur des cas de violences numériques peuvent durer longtemps, et plus le procès dure et plus le sujet reste d’actualité.

Quant à Bariko Béatrice de l’association AFJO, elle a conseillé aux parents d’être plus vigilants quand ils donnent leur téléphone à leurs enfants.  Elle a dénoncé le comportement de certaines mères qui rentrent du travail fatiguées et pour que leurs enfants les laissent tranquilles, elles leur donnent leurs téléphones et vont se détendre devant la télévision. Elle ajouté qu’elles ne savent pas ce que leurs enfants font de leurs téléphones, les sites qu’elles consultent, les personnes avec qui ils parlent, ce qu’ils se disent, etc. Elle a conseillé aux parents de contrôler l’usage de leurs téléphones par leurs enfants en bloquant certaines applications qui peuvent être utilisées par des personnes mal intentionnées pour atteindre leurs victimes et avoir des informations sur leur vie privée.

Réagissant à l’intervention de Madame Bariko Béatrice, l’Abbé Niyibizi a déclaré qu’il juge imprudent de laisser un enfant encore au cycle primaire utiliser des applications de communication comme Whatsapp et Facebook. Pour, il faut carrément garder loin d’eux les téléphones Android et mettre plutôt à leur disposition les petites téléphones sans connexion internet juste pour la communication.

Pour conclure les échanges, le facilitateur a déclaré que les victimes ouvrent parfois les portes à leurs harceleurs. Il a alors conseillé aux participants de contribuer à la sensibilisation en faveur de l’adoption d’attitudes responsables face à l’usage des outils numériques.

Pour clôturer l’atelier, la Représente Légale a remercié les participants pour leurs riches contributions et les a invitées à partager les acquis de l’atelier aux autres membres de leurs organisations et institutions respectives sans oublier leurs familles et entourages. Elle n’a pas manqué de remercier le facilitateur pour la richesse de son exposé et la maitrise du sujet jour.