Visite de Suivi et Accompagnement des Plateformes de la Provinces Gitega.

Dans le cadre du projet "Synergie Pour la Paix au Burundi", des plateformes de bénéficiaires du projet ont été formées et ont bénéficié d’un appui technique et financier pour leur permettre de mettre en place des projets communs d’intérêt économique ou des projets répondant à des besoins de la communauté en général. Le BLTP effectue des visites de suivi sur les sites d'exécutions des projets des plateformes pour s'enquérir de l’état d'avancement des activités, de la bonne utilisation de l'appui financier et de l'application effective des techniques transmises par aux bénéficiaires.

Les projets des plateformes communautaires (la construction ou la réhabilitation des ponts, des sources d’eau potables, des latrines publiques, etc.) ont été lancés pour répondre à des besoins de la communauté en général alors que les projets des plateformes multipartites des jeunes et des femmes ont été lancés dans le but de promouvoir des actions d’autonomisation des femmes et des jeunes engagées en politique, de soutenir des initiatives de cohésion sociale et renforcer une synergie de paix.

Du 16 au 18/12/2024, le BLTP a effectué des visites de suivi et accompagnement auprès de trois plateformes de la province Gitega à savoir la plateforme communautaire de la commune Bukirasazi de la province Gitega, la plateforme multipartites des jeunes et la plateformes multipartites des femmes de la province Gitega pour s’enquérir de l’état d’avancement des activités et des problèmes (menaces et faiblesses) ou atouts (opportunités et forces) auxquels ces plateformes seraient confrontées. La visite a commencé par la plateforme communautaire de Bukiransazi pour continuer avec la plateforme multipartite des jeunes et terminer avec la plateforme multipartite des femmes.

La plateforme communautaire de Bukiransazi a identifié la construction ou la réhabilitation des ressources d’eau potable (communément appelé Rusengo) comme actions répondant à une préoccupation communautaire majeure. Leur choix a été motivé par le fait que les habitants de certaines collines de Bukiransazi doivent parcourir de longues distances pour trouver une source d’eau potable. Certains préfèrent alors utiliser l’eau stagnante et insalubre des marais et cette situation provoque des maladies à transmission hydrique surtout pour les jeunes enfants.

Après des échanges entre des représentants de la plateforme communautaire de Bukiransazi, des représentants de l’administration communale et du BLTP, il été priorisé d’aménager deux sources d’eau potables et d’en réhabiliter une autre. Les sources d’eau ont été aménagées l’une sur la colline Bukiransazi précisément dans la vallée reliant les sous collines de Bukirasazi et Muremera, et l’autre sur la colline de Tema dans la vallée reliant les sous colline de Tema et Ruhinda alors que la source d’eau réhabilitée se trouve sur la colline de Nyamisure précisement dans la vallée reliant les sous colline de Nyamisure, Mihama et Kivumu. Chaque source d’eau a été dotée d’un bac à lessive en matériaux durable pour éviter que les individus s’y rendant pour la lessive ne gênent ceux qui viennent pour puiser de l’eau ou ne soient à l’origine d’accidents à cause des glissades provoquées par l’eau savonneuse.   

Dans sa visite de suivi, l’équipe de BLTP était guidée par Rénovat Ndayiragije, un tâcheron à qui l’ingénieur communal a confié les travaux de construction et deux membres du comité de la plateforme communautaire de Bukiransazi.  L’équipe de BLTP a constaté que la construction ou  la réhabilitation des sources d’eau était achevée et la population s’en servait déjà pour leurs besoins quotidiens en eau. Néanmoins, pour la source d’eau de la colline Tema, Rénovat Ndayiragije a dit qu’il n’avait pas pu construire de bac à lessive à cause d’un manque de budget dû à la hausse du prix des matériaux de construction. Après avoir entendu les explications de Mr Rénovat, l’équipe de BLTP lui a demandé de faire un budget pour la construction du bac à lessive manquant afin d’en équiper toutes les sources d’eau.

La population et les administratifs à la base rencontrés ont affirmé que les sources d’eau aménagées ont transformés la vie des habitants qui en sont bénéficiaires. Madame Hasabumutima Marie chef de cellule (Nyumbakumi) d’une localité de la colline Tema a affirmé que la population devait parcourir de longues distances pour avoir de l’eau potable et beaucoup ne se donnaient pas cette peine mais préféraient plutôt s’approvisionner en eau à partir dans des flaques qui se forment après les pluies ou des eaux stagnantes des marais (amazi yo mu migezi).  Une habitante de la colline de Bukiransazi, Madame Irankeje Véoline rencontrée à la source d’eau de la colline Bukiransazi a affirmé que cette source rend la vie facile aux usagers du marché de Bukiransazi qui en profitent pour boire de l’eau sur leur chemin vers et au retour du marché. Elle a également affirmé que sur leurs chemins de retour, les habitants de la commune Buraza et d’autres qui viennent des régions éloignés du marché de Bukiransazi font escale à cette source d’eau pour se reposer, laver et consommer leurs provisions de la route pour reprendre des forces avant de continuer leurs routes. Elle a précisé qu’avant la construction de cette source, ils utilisaient les eaux non potables d’une rivière de la localité appelée Tanganyika. 

Après la visite de la plateforme communautaire de Bukiransazi, l’équipe de BLTP a visité la plateforme multipartite des jeunes de la province Gitega qui fabriquent des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables après séchage. Ces serviettes sont utilisées par les filles et femmes qui n’ont pas les moyens de s’acheter des serviettes à usage unique pour la gestion de leur période menstruelle.  Les membres de la plateforme ont accès aux locaux de l’association IPROSARUDE (Initiative pour la Promotion de la Santé Rurale et le Développement) où ils ont installé leur unité de production.

L’équipe du BLTP a terminé sa mission par plateforme multipartite des femmes de la province Gitega. Celle-ci a lancé un projet d’élevage de lapins de chair et commercialise leur urine qui est utilisée par les agriculteurs comme fertilisants et pesticide agricole. Dans leur exploitation cunicole, les membres de la plateforme disposent de 28 lapins adultes et 11 lapereaux.  Les lapins étant des animaux prolifiques, ils ont prévu des cages supplémentaires pour être en mesure d'acceuillier les nouveaux nés.