Forum provincial: Province Bujumbura.

Dans le cadre du projet Synergies pour la Paix au Burundi (SPB), phase III, mis en œuvre par un consortium de cinq organisations dont le BLTP^[1], un forum a été organisé par le BLTP dans la commune Kabezi de la province Bujumbura le 21/11/2024. Ce forum a permis aux membres des plateformes soutenues par le projet de présenter leurs réalisations et de discuter avec les décideurs et autres acteurs de leurs besoins et de l’état d’avancement de leurs projets. Il a également été pour eux une occasion d’obtenir des engagements de soutien à leurs projets appuyés financièrement et techniquement par les organisations membres du consortium.

Avant le discours d’ouverture du forum prononcé par le Directeur des Ressources Humaines et de la Promotion Sociale au Ministère de l'Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique (MIDCSP), Monsieur NIYUNGEKO Ildephonse qui a représenté le dit Ministère,  le Gouverneur de la province Bujumbura, Monsieur NSENGIYUMVA Désiré,  a pris la parole pour accueillir les participants, suivi par la Coordinatrice du BLTP, Madame Pélagie GAHUNGU,  qui en a profité pour parler brièvement des activités de BLTP tout en insistant sur celles liées au projet SPB.

Ce forum a réuni toutes les cinq plateformes de la province Bujumbura soutenu par le projet : i) l’association Bakenyezi Girumwete de la commune Jenda, accompagnée par l’Association des Éditeurs du Magazine Jimbere (ASSEMAJI)  ii) la plateforme multipartite des jeunes de la province Bujumbura réunis au sein de la coopérative « Turengere Ibidutandukanya » accompagnée par le BLTP,  iii) la plateforme communautaire de Kabezi dont les membres se sont réunis en une association dénommée « Urunani Rwo Ruharanira Amahoro Mukibano » accompagnée par le BLTP,  iv) la plateforme multipartite des femmes réunis au sein de la Coopérative des Femmes Leaders Rassemblées pour le Développement (CFLRD) accompagnée par le BLTP, et v) GDP Kanyosha accompagnée par CENAP.

Les représentants des plateformes invités ont présenté tour à tour leurs projets et les réalisations déjà atteintes. Toutes les plateformes ont initié des Activités Génératrice des Revenus (AGR) orientées vers le secteur agricole (agriculture et élevage) à l’exception de la plateforme communautaire de Kabezi qui a mis en avant la rénovation du pont reliant les collines de Kadende et Gakungwe (voir article du 24/6/2024 : https://bltp.bi/index.php/publications/actualites/suivi-et-accompagnement-de-la-plateforme-communautaires-de-kabezi-protection-du-pont-kadende-gakungwe).

Le choix de ces projets n’est pas le fait du hasard. Il découle des formations que les différentes catégories de bénéficiaires accompagnés par les associations membres du consortium ont reçues. A l’exception des plateformes communautaires qui ont été formés à l’élaboration des plans d’actions prenant en considération les besoins de la communauté en général, les autres plateformes ont été formées à l’élaboration de plans d’action qui prennent en considération les priorités des leurs membres (jeunes et femmes) dans l’objectif de la consolidation de la paix, de la réconciliation et du développement.

Au cours la séance de questions-réponses qui ont suivi les présentation, les membres des plateformes multipartites jeunes et femmes ont expliqué la motivation du choix de leurs projets. Ils ont fait savoir qu’ils ont mis en avant des projets qui leurs permettent d’améliorer leurs revenus et de contribuer à la cohésion sociale en montrant l’exemple aux autres membres des partis politiques qu’une cohabitation pacifique est possible entre membres de partis politiques.

Les femmes ont expliqué que ces projets ont pour eux un triple intérêt en leurs permettant i) d’améliorer leurs revenus, ii) d’apprendre à cohabiter pacifiquement avec les membres des autres partis politiques et iii) d’améliorer leur position et influence dans leurs partis politiques. Ce dernier intérêt ne semblait pas très clair pour certains participants et Madame Ntirujinama Denise représentante de la CFLRD a réagi en expliquant qu’il est difficile pour une femme dont tous les revenus proviennent des biens du ménage sur lesquels elles ont peu de contrôle de s’acquitter des contributions financières exigées par le militantisme politique. Elle a expliqué qu’une femme militant en politique qui n’a pas de revenus doit à chaque fois demander la permission à son mari pour toutes les dépenses et son ascension au sein de son parti politique dépendra alors du bon vouloir de son conjoint, alors  qu’il est difficile d’accéder aux postes de décision si on ne s’acquitte pas de ses obligations financières envers le parti.     

Après la séance de questions-réponses, le Gouverneur de la province de Bujumbura a pris la parole pour particulièrement prodiguer des conseils au BLTP, aux Bénéficiaires et à l’Administration des communes dans lesquelles les plateformes exécutent leurs projets. Le projet tendant vers la fin, il a demandé au BLTP de s’assurer que les bénéficiaires ont les capacités nécessaires pour pérenniser les acquis du projet, à l’administration de les soutenir tout en s’assurant qu’ils ne dilapident pas les revenus générés par leurs associations et coopératives après le retrait du BLTP. Quant aux bénéficiaires, il leur a demandé  de ne pas être découragés par la fin proche du projet SPB en leur rappelant que les AGR qu’ils ont initiées leur appartiennent et que le BLTP et l’administration ne sont là que pour les accompagner. Dans son intervention qui a suivi celle du Gouverneur, la Coordinatrice du BLTP  a invité les bénéficiaires à continuer à travailler pour le succès de leurs projets en leur rappelant comme l’avait fait le Gouverneur, que leur succès dépend en grande partie de leurs propres efforts, et que le BLTP et l’administration jouent un rôle d’accompagnateurs. Elle a continué en leur demandant d’utiliser les compétences acquises grâce aux interventions du projet SPB et du soutien de l’administration pour pérenniser les acquis du projet. Pour finir, elle a remercié les autorités administratives du soutien qu’ils ont fourni au BLTP et aux bénéficiaires depuis le début de la mise en œuvre du projet.

Le représentant du MIDCSP a pris en dernier la parole pour clôturer le forum. Il a commencé par remercier au nom du Ministre qui l’a mandaté le BLTP et tous les participants pour leurs contributions.

Il a continué en rappelant  aux participants que sans l’effort de tout un chacun, et particulièrement des jeunes, le Burundi ne pourra jamais mettre en œuvre la « Vision Burundi Pays Emergent en 2040 et Pays Développé en 2060 ». Il a souligné que ce sont des activités comme celles présentées par les bénéficiaires qui permettront au Burundi d’atteindre cette vision. Il a fait remarquer qu’il reste 16 ans pour atteindre 2040  et 36 ans pour atteindre 2060 et a invité tout le monde à se demander où ils seront dans les 36 années à venir. Pour lui, il y a ceux qui s’assurent que le Burundi évolue vers la mise en œuvre de la vision et qui ne seront plus là quand l’échéance fixée arrivera. « C’est à vous les jeunes de vous assurer que l’arrivée de l’échéance ne se produise  sans que notre vision soit réalisée. En fait le pays sera ce que vous aurez voulu qu’il soit » a-t-il conclu.

^[1] BLTP travaille en consortium avec quatre organisations à savoir Centre d’Alerte et de Prévention des Conflits (CENAP), Initiative et Changement Burundi (ICB), AJEBUDI-Yaga, Association des Éditeurs du Magazine Jimbere (ASSEMAJI), et coordonné par Interpeace.